Berger, un métier avant tout

Objectif de nos pages emploi & métier

Ces renseignements ont été compilés par deux bergers professionnels (salariés par la Maison du berger) impliqués dans une démarche de recherche sur leur métier dans l’intérêt de tous les professionnels du pastoralisme. Ils ont été chercher les informations publiées sur notre site auprès des organismes cités dans ces pages (formations, DIRRECTE, services pastoraux, etc.).

Il ne s’agit bien évidemment pas, pour la Maison du berger, de se substituer aux missions des organisations syndicales, des services pastoraux et des associations de bergers.

Ces informations n’étant disponibles nulle part en l’état, il nous a paru indispensable, en tant que « Maison du berger », d’apporter des éléments d’information publique au sujet des métiers du pastoralisme.

Toutes ces données n’étant accessibles qu’au prix de longues recherches que ni bergers salariés ni employeurs éleveurs ne peuvent se permettre, faute de temps.

Berger, un métier avant tout

Entre passion et professionnalisme, les métiers de la garde du troupeau ont connu ces dernières années des évolutions décisives. Vous trouverez ici tous les renseignements sur la formation, sur l’emploi (annonces, offres, embauche) et sur les différents statuts du berger. Télécharger la fiche ici

Les évolutions des métiers de la garde de troupeau

Le métier de berger ne consiste pas simplement à surveiller un troupeau d’animaux qui paissent. Il revêt plusieurs facettes :

Le berger est non seulement responsable du bon état sanitaire et du bon état d’engraissement des brebis, mais il est aussi garant des ressources pastorales, de l’environnement, des paysages et de l’harmonie avec les autres utilisateurs des alpages.

Dans le massif des Alpes on trouve quatre types de métier de berger qui sont différents, tant dans la gestion de la montagne que dans la conduite du troupeau et les conditions de travail.

-berger bovins allaitants

-berger ovins allaitants

-berger bovins laitiers

-berger ovins laitiers

Les bergers passent 3 à 6 mois en l’alpage selon les années (entre mai et novembre), cette période varie en fonction de la pousse de l’herbe au printemps et la météo à l’automne.

Le reste de l’année ils peuvent continuer à garder un troupeau, faire l’agnelage, être tondeur… D’autres font des saisons en agriculture (taille, récolte de fruits…), dans le tourisme (restauration, moniteur de ski, pisteur…) ou tout autre activité.

L’évolution et l’adaptation du métier aux contextes nouveaux (prédation, fréquentation touristique, institutionnalisation de leur métier, etc.) et l’augmentation du nombre d’usagers des territoires pastoraux ont conduit à une complexification du métier de gardien de troupeau, quel que soit son statut professionnel.

Malgré les différences dans la gestion selon le type de troupeau que l’on garde, les qualités suivantes vous permettront de travailler dans de bonnes conditions :

– Patience et calme pour conduire et soigner les bêtes

– Capacités d’adaptation et d’anticipation (gestion de l’herbe, aléas climatiques, comportement du troupeau) ;

– Etre autonome et organisé en condition de travailleur isolé en montagne

– Aptitudes relationnelles avec les autres acteurs de la montagne (touristes, élus et collectivités, spécialistes de l’environnement, domaines skiables, chasseurs,…)

– Bonne condition physique et mentale, savoir gérer son effort sur la durée de la saison

– Avoir un comportement adapté à l’environnement montagnard

Quel que soit le troupeau, les grands invariants dans les savoir-faire des bergers sont les suivants :

-Gérer un troupeau (alimentation et soins aux animaux, conduite du troupeau, contention…)

-Manipuler les animaux dans de bonnes conditions de sécurité (pour le berger et l’animal) et de respect du bien‑être animal

-Savoir déplacer un troupeau dans des conditions variées (topographie (comprendre les biais et les mouvements du troupeau), météo…)

-trouver le bon équilibre entre « suivre » et « mener le troupeau », c’est-à-dire savoir adapter le nombre de têtes en fonction de la surface, faire pâturer sans abîmer la montagne, tout en assurant une ration suffisante au troupeau

-Savoir travailler avec les chiens de conduite pour déplacer le troupeau et savoir utiliser les chiens de protections ;

-Diagnostiquer et soigner les pathologies éventuelles

-Connaître et anticiper le comportement des animaux

-Connaître les besoins zootechniques pour adapter la conduite pastorale

-Mettre en place et entretenir des systèmes de contention (clôtures, cages de contention…)

-être bricoleur pour se dépanner avec peu de moyens

-Organiser sa vie en montagne (descendre faire des courses, prendre du repos…)

-Prendre en compte les autres usagers de l’alpage

-Savoir travailler en montagne et en situation isolée

-Valoriser et entretenir un espace pastoral vaste, diversifié et sensible

La passion et le professionnalisme

Si, pour des nombreux bergers, «la passion des bêtes» était ou reste le moteur, l’évolution, la complexification du métier et de son exercice ont amené une nouvelle population de bergers aux origines sociales, aux profils et aux motivations très variés.

Très souvent issus du monde urbain, ils arrivent dans le métier avec un bon niveau de formation (BTS Agricole, Master d’aménagement du territoire…) et ils ont souvent suivi une formation de berger.

L’appel de la montagne, des grands espaces, de la solitude, la complémentarité avec d’autres occupations professionnelles saisonnières, mais aussi des formations initiales en agriculture et en gestion et protection de la nature sont autant de nouvelles motivations pour exercer ce métier.

Le berger, quel que soit son statut, est aujourd’hui avant tout un professionnel de la garde des animaux en semi liberté dans des territoires aux forts enjeux économiques, touristiques, environnementaux, pastoraux.

Se former ? Où et comment ?

De plus en plus de nouveaux bergers et bergères, parfois d’origine urbaine et pas forcement issus de familles rurales et agricoles, se lancent dans le métier. Ils sont nombreux chaque année à choisir de se former dans des « écoles de berger » pour se professionnaliser et faire du gardiennage des troupeaux leur activité principale.

S’inscrivent aussi à ces formations des bergers qui ont quelques années d’expérience et qui souhaitent enrichir leurs savoirs et savoir-faire.

Ces formations sont un moyen pour les bergers de mieux maîtriser les aspects zootechniques et vétérinaires, de se former à des milieux particuliers comme la montagne ou la plaine sèche, de faire valoir leurs compétences auprès d’éleveurs/employeurs, etc.

Elles proposent toutes des spécificités en fonction des territoires qui les portent et correspondent bien à la souplesse des parcours de vie et professionnel des bergers contemporains.

Annuaire des formations

Formation Berger Vacher d’Alpage – CFPPA de la Motte Servolex (73)/Cote St André (38)/Die (26)

Six mois, de mai à décembre, 890 heures, sur trois sites, avec 1 stage de 5 semaines en alpage et 2 stages complémentaires en alpage (3 semaines) en cours de formation.

L’objectif de la formation est de fournir aux stagiaires les outils pour devenir les bergers de demain capables de conduire et gérer un troupeau ovin viande ou bovin lait en alpage.

La formation s’articule autour de 4 domaines de compétences :1- Suivre et soigner le troupeau en estive (contenir, soigner)2- Conduire le troupeau en estive (Gérer les ressources fourragères, déplacer et surveiller letroupeau, utiliser et entretenir les équipements professionnels)3- Organiser sa vie quotidienne dans un milieu difficile (Préparer la montée en estive, Utiliser et entretenir les équipements de la vie courante, s’intégrer dans un réseau professionnel)4- Traire en estive (traire, déplacer et entretenir les équipements)Cette formation permet d’obtenir le titre homologué de niveau 4 : « Berger-Vacher Transhumant» (commun avec les Hautes Pyrénées et Pyrénées Atlantiques).

Renseignements :

Barnabé ACHARD – Responsable de la formation

04 79 25 41 80

ou mail : epl.la-motte-servolex@educagri.fr

Formation BPA Berger transhumant – École du Merle (13)

Un an, d’octobre à octobre, 1 760 heures conventionnées par la région PACA. Formation niveau V par unités capitalisables.

Brevet Professionnel Agricole (BPA) option Travaux des Production Animales spécialité Élevage des Ruminants (BPA TPA ER).

Cette formation qualifiante et diplômante s’articule sur le cycle de production des ovins viande transhumants de la région PACA et de l’arc alpin. Elle est organisée sous forme de séquences de formation théorique et pratique au Centre de formation du Merle, de chantiers écoles, de stages chez des éleveurs.

3 UC générales :

– communication dans la vie professionnelle et sociale

– environnement socio-économique de l’entreprise

– mise en œuvre des pratiques professionnelles permettant le développement durable

2 UC d’option :

– aspects théoriques et scientifiques relatifs au vivant et au comportement animal (zootechnie, agronomie, éthologie)

– aspects théoriques et scientifiques relatifs aux agro-équipements et installations des exploitations (bâtiments, machines agricoles)

3 UC spécialisées :

– assurer l’alimentation du troupeau et la gestion des surfaces fourragères

– assurer la reproduction et les soins au troupeau

– assurer l’entretien et les réparations courantes des matériels, bâtiments et installations de l’exploitation

2 UC régionales:

– utilisation des chiens de troupeau (conduite et protection)

– gestion des troupeaux en milieu pastoraux, parcours, montagne, sylvopastoralisme

Renseignements

Michelle Jallet – Responsable de la formation de formation du Merle – 13310 Salon de Provence

04 90 17 01 55

http://www.supagro.fr/web/pages/?idl=19&page=233

Formation par alternance de berger-vacher transhumant – CFPPA des Hautes Pyrénées (65)

Le projet professionnel du stagiaire est accompagné durant 2 ans. La première année s’effectue en tant que stagiaire de la formation professionnelle (financement du Conseil Départemental), puis la deuxième année sous contrat de travail en collaboration avec un groupement d’employeurs. Attention, la formation commence une année sur deux (2013/2015/2017/2019/etc)

L’objectif est de former à la surveillance et à la conduite d’un troupeau en montagne, à l’adaptation de cette conduite aux particularités d’une estive et à construire un projet de vie pluriactif.

Selon les personnes et les estives, 3 spécificités pourront se dégager : gardiennage ovin, gardiennage bovin ou berger fromager. Les objectifs généraux visent à développer chez le futur berger les capacités sensorielles, les sens de l’adaptation et des responsabilités, le sens de l’autonomie, le travail en sécurité et les qualités relationnelles.

Renseignements

Sandrine Verdier – Responsable de la formation des Hautes Pyrénées,

rue du Bidalet, 65300 Lannemezan

05 62 98 07 94 ou cfppa.lannemezan@educagri.fr

www.eplefpa65.educagri.fr

Spécialisation d’Initiative Locale Pâtre de haute montagne – CFPPA Ariège-Comminges (09)

Formation de 8 mois de mars à octobre. La spécialisation est un diplôme de niveau V reconnu par le ministère de l’agriculture et vise à concrétiser un projet professionnel basé sur la conduite, le soin et la surveillance de troupeaux transhumants en estive de montagne. En tout, 5 mois de stage sont prévus. La spécialisation est composée de 4 unités de formation abordant :

-la connaissance du milieu montagnard et l’adaptation à la vie en estive

– l’activité de gardiennage dans le contexte d’élevage transhumant pyrénéen

-les opérations de gardiennage en estive dans le respect des règles de sécurité

-les relations avec l’ensemble des usagers de l’estive et se construire un projet professionnel basé sur la pluri-activité.

Renseignements

CFPPA Ariège-Comminges de Belpech, 09100 Pamiers

05 61 67 04 60 ou cfppa‐ pamiers@educagri.fr

www.cfppaariegecomminges.fr

Trouver un emploi : où consulter les offres et passer des annonces ?

Pour trouver ou déposer une annonce ou une offre d’emploi de berger, chevrier ou vacher, en toute saison et partout en France, vous pouvez vous adresser à des organismes généraux (Pôle emploi), à des organismes spécialisés (APECITA) www.apecita.com (Association pour l’Emploi des Cadre, Ingénieurs et Technicien en Agriculture et agroalimentaire), AGROJOB www.agrojob.com (site d’emplois dédié à l’agroalimentaire et à l’agriculture), ANEFA www.anefa.org (Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture), etc.), à des organismes locaux (PACA JOB, journaux locaux, petites annonces, etc.).

Vous pouvez aussi vous tourner vers les différents services pastoraux qui vous orienteront vers leurs sites internet déjà existants et bien fournis et qui sont fréquemment consultés par les éleveurs.

Nouveau, une seule bourse d’emploi pour des bergers dans les Alpes francophones : https://www.emploi-bergers.org/

Les offres d’emploi que vous devez remplir vous même sont placées en ligne par les services pastoraux du département concerné. En cas de difficulté vous pouvez nous passer un simple coup de téléphone ou en envoyer un courriel au service concerné.

Selon les époques, on trouve sur ces sites beaucoup d’annonces de bergers demandeurs d’emploi. Ne vous découragez pas, les employeurs viennent régulièrement consulter les sites et votre annonce vaut le coup d’y être ajoutée !`

Vous pouvez aussi consulter ou publier des annonces sur d’autres sites

– Coopérative Prov’alp : www.provalp.fr (rubrique « Petites annonces »)

– Filières d’élevage du Sud‐Est : www.evise.fr (rubrique « Présentation » puis « offres emploi et stage »)

– Confédération paysanne : www.confederationpaysanne.fr (rubrique « Petites annonces »)

Dans les Pyrénées, il semble que le meilleur moyen pour trouver un emploi est de transmettre sa candidature aux services pastoraux départementaux qui serviront de relais avec les éleveurs.

Les différents statuts du berger : salarié, entrepreneur de garde, éleveur-berger, aide-berger

Les bergers qui gardent les troupeaux ont plusieurs statuts. Si dans les Hautes-Alpes, une majorité des bergers sont salariés par un éleveur ou un groupement pastoral, il existe d’autres statuts plus méconnus.

Les bergers/éleveurs, entrepreneurs de garde, sont des bergers propriétaires d’un troupeau. Ils se font rémunérer pour prendre en pension les bêtes d’autres éleveurs. Ils sont généralement locataires des alpages qu’ils pâturent, mais d’autres sont parfois propriétaires selon les traditions de certains départements.

Il existe aussi de nombreuses estives où le travail du berger est exercé de manière informelle, par un membre de la famille, une connaissance retraitée ou disponible ou parfois des travailleurs non déclarés. Avantageuse financièrement pour les deux parties, cette forme d’embauche illégale est potentiellement litigieuse en cas d’accident au travail, d’accident sur le troupeau ou de prédation.

Les bergers payés « au noir » n’ont aucun droit en matière de sécurité sociale et n’ont pas de levier de négociations avec les employeurs. Il s’agit d’emplois précaires dont il faut se garder et qu’il faut dénoncer, le travail au noir étant illégal.

Avec le retour des grands prédateurs, en particulier le loup dans les Alpes, est apparu le statut d’Aide-berger. Face à l’obligation de mettre en place des mesures de protection des troupeaux pour pouvoir être indemnisé en cas d’attaque de prédateur, les éleveurs ont recourt à l’embauche d’aide-berger.

L’aide-berger, aide le berger dans son travail quotidien. Son rôle sur les alpages reste flou et variable selon les contextes. Il n’est pas seulement une protection directe des troupeaux contre la prédation. Il n’est pas non plus un employé de second rang qui effectue les tâches de «basse besogne».

Certes l’aide-berger doit effectuer les tâches relatives au surcroît de travail qu’imposent la mise en place et l’entretien des moyens de protection (chiens de protection et parc de nuit). En plus de cela, il soutient le berger dans toutes les autres tâches quotidiennes en participant aux soins, aux ravitaillements, aux changements de quartier, voire à la garde du troupeau. Cette tâche-là n’est pas toujours clairement établie dans le contrat ce qui n’ajoute rien à la clarté du rôle de l’aide-berger: « la garde peut être faite dans la mesure où elle est supervisée par le berger ou par l’éleveur ». Il est aussi important de dire qu’en réalité, dans certains cas, embauché comme « aide au gardiennage », il se peut que l’aide-berger se retrouve seul à assumer des tâches dignes d’un berger en terme de compétence et de responsabilité et que la « supervision » par l’éleveur ne soit pas vraiment effectuée.

Enfin l’aide-berger est une source d’aide importante, tant physique que psychologique pour le berger qu’il accompagne.