Le troupeau

Le troupeau
L’aventure des bergers basques et alpins dans l’Ouest américain

Cardère éditeur, prix : 18 euros

Mary AUSTIN
trad. J.-L. TENDIL
Postface : G. LEBAUDY
ill. C. GALLERON

Mary Austin a suivi les derniers bergers dans leur Long Trail vers les hauts plateaux de la Sierra Nevada californienne en 1900… Avec Le Troupeau, paru en 1906 et jamais traduit en français jusqu’à ce jour, Mary Hunter Austin (1868-1934), amie de Jack London, nous livre un grand récit poético-ethnologique. Elle y décrit un métier d’hommes pratiqué par des étrangers au cuir tanné (souvent Alpins et Pyrénéens), aux dialectes et aux manières déroutantes, des hommes à pied dans un pays où l’on vénère les hommes à cheval : les derniers bergers de Californie qui, à l’approche de l’été, mènent leurs troupeaux vers les hauts plateaux de la Sierra Nevada. Ils allaient bientôt s’évanouir en même temps qu’un pan de l’histoire américaine. Non seulement cette femme prétendait parler des hommes, mais elle s’intéressait aux plus lointains et aux plus mystérieux d’entre eux, aux plus sauvages auraient même dit les citadins d’une époque pas moins féconde en préjugés que la nôtre.
RP26-4-2016-le-troupeauMary Austin est une randonneuse dont la plume vadrouille elle aussi, pour esquisser le portrait des gens qu’elle a eu le bonheur de côtoyer au cours de ces rêveuses pérégrinations. Elle comprend que la beauté du monde émane parfois de ce que le travail des hommes et les lents mouvements de la nature s’enchevêtrent et se façonnent mutuellement. Fascinée par les sierras, elle suit leurs saisons, les plantes qui surgissent, les fruits qui mûrissent, les êtres minuscules qui prennent spontanément leur place dans l’harmonie du monde ; elle observe les moutons que semble gouverner un esprit mystérieux. Comme les bergers, elle revient des hauts plateaux révélée à elle-même et aux autres.

 » Rien ne suggère davantage l’insignifiance des hommes qu’une nuit passée à la belle étoile comme en connaissent les bergers. Quand la nuit tombe dans les endroits où l’être humain pullule, le vacarme du labeur quotidien fait place au ronron du foyer. L’activité marque une pause parce que l’homme en a décidé ainsi. Il semblerait même que la nuit lui obéisse comme un domestique consciencieux et se présente à lui le sommeil au creux du bras sur simple convocation. Mais dans la nature, la nuit avance comme mue par une force inexorable qui ne connaît pas le repos et dont il est vain de chercher l’origine. « 

Extraits ici