RP21-1-2015-l-alpage-au-pluriel-lebaudy-msika-caraguelL’alpage au pluriel
Ouvrage collectif dirigé par
Bruno MSIKA
Guillaume LEBAUDY
Bruno CARAGUEL

Maison du berger-Fédération des alpages de l’Isère et Cardère éditeur, 20 euros

Quel avenir pour l’alpage, ce lieu commun bien singulier ?

Les espaces pastoraux se distinguent par leurs modes de collaboration originaux : le contrat de travail y constitue un enjeu central de la coopération entre berger-e-s et éleveur-se-s. Singulier, l’alpage est aussi objet d’approches plurielles, sources de débats, de tensions, voire de conflits. De ces relations dynamiques, comment en tirer des moteurs d’innovations et de prospectives, pour que la pérennité de l’alpage en tant qu’outil collectif ne soit pas menacée ?
Le « métier » est soumis à des contraintes externes fortes : rude loi du marché, tracasseries administratives, conséquences des phénomènes de prédation, du côté éleveur ; prédation en alpage, exigences techniques croissantes, relation avec les touristes et randonneurs, horaires de travail, risques professionnels, habitat en site isolé, forte saisonnalité du métier, précarité socioprofessionnelle, du côté berger.
Mais l’écart culturel se creuse entre le groupe social des gardiens de troupeaux et celui des éleveurs. Le risque de perte des savoirs et des compétences, sentiment partagé par les éleveurs et les bergers, est une question cruciale. Pourtant les gardiens de troupeaux d’aujourd’hui et de demain ne renouvellent-ils pas le rapport aux animaux et aux territoires pastoraux ? Les éleveurs employeurs, eux aussi porteurs de regards nouveaux sur les articulations entre économies et ressources naturelles, ne doivent-ils pas mieux formuler leurs exigences, définir des profils de poste précis, les objectifs à atteindre et les critères d’évaluation de leurs salarié-e-s, ainsi que les marges de progrès ?

Ouvrage collectif proposant un regard multiple sur l’alpage (historique, descriptif et prospectif), dans le champ des sciences humaines et sociales, L’Alpage au pluriel invite les contributeurs à « se lâcher » sans se radicaliser, afin d’enrichir le débat, de diversifier l’expression de la profession, et d’apporter ainsi des voix plus distanciées à la problématique de la relation centrale éleveurs-bergers. Dans un tour d’horizon des différents points de vue, cet ouvrage pose les bases d’une construction résolument tournée vers l’avenir de professions et fonctions complémentaires, convergeant vers un pastoralisme durable et producteur de richesses et de culture.
Les 27 contributeurs de cet ouvrage sont des berger-e-s (et enfants de), un éleveur, un aide-berger, des agents de développement local, d’accompagnement et de représentation professionnelle (services pastoraux, Mutualité sociale agricole, groupements pastoraux, associations de bergers), des scientifiques (historiens, géographes, sociologues, ethnologues, botaniste), un éditeur en pastoralisme.

Extraits ici